Quelques jours plus tard, je sors de l’hôpital. Mes parents sont passés me voir en octobre, mais à part payer les factures, ils n’ont pas montré beaucoup d’intérêt pour moi. Cela ne m’étonne même pas.
Sophie les a rencontrés, et ils ont négocié avec elle : toutes mes affaires ont été stockées chez elle pour libérer ma chambre et faire des économies. Du coup, j’emménage temporairement chez elle.
À mon arrivée, on discute tranquillement sur le canapé. Elle me propose une bière par habitude, mais hésite en se rendant compte de ce qu’elle fait. Mais je la refuse de toute façon. Ordre du médecin. Et je n’ai plus trop envie de boire d’alcool.
Elle m’avoue qu’elle est perdue aussi : on a dormi ensemble juste avant, et elle ne sait pas si je m’en souviens. Si je veux continuer. Ou tout arrêter.
– “Je sais pas, j’ai vécu.. cru vivre tellement de choses. Même si je suis super heureux d’être avec toi, mais je te connais plus dans mes rêves qu’en vrai.”
– “Quel genre ?”
– “Mes souvenirs s’estompent concernant la fac, je me souviens que des moments intimes de couple ou autre.”
– « Vas-y, je suis prête à tout. On a couché ensemble dans ton rêve ?”
Je commence à lui raconter quelques événements des derniers mois. J’ai du mal à avouer que c’est mon imagination qui a fait des costumes sexy pour Halloween. Plus je continue, plus ça me libère. Alors je continue, lui en avouant toujours plus. Je pense que je suis tout rouge, mais elle l’est également. Quand on arrive à sa maladie, elle éclate de rire :
– “C’est pas crédible. Même si tu es doué avec ta langue”
– “Je sais pas, j’ai jamais fait…”
– “Euh si. Une fois avec moi. Juste avant de t’endormir comme une masse.”
Au moins, ma première fois était réelle, pour une partie. Mes souvenirs ne sont pas tous faux. Je continue, avec la soirée de folie chez elle. Sophie écarquille ses grands yeux. Puis j’arrive au pacte, et ce que j’ai fait par amour pour elle, à ses amies. Je finis par lui raconter mon dilemme entre Marine et elle.
Elle ne m’a pas interrompu depuis un long moment, ça finit par m’inquiéter. Elle est troublée : il y a tellement de choses qui sont réelles, presque comme dans mon rêve. Cyril a vraiment violé Céline, par derrière.
– “Mon rêve est parfois tellement proche de la réalité que j’ai peur de ne pas faire la part des choses. Croire que je sais faire ou qu’on l’a déjà fait, alors que non.”
– “Rien de tout ça n’est arrivé. Mais t’as de drôles de fantasmes. Tu m’as donné chaud. Je vais prendre ma douche. Si tu n’es pas là quand je sors, je comprendrais. Et si tu es là, on pourra aller dormir ensemble. Mais j’ai dit dormir. Un jour, on passera le cap, et on le fera tous les deux pour la première fois, pour de vrai. On a été un couple quelques heures, sex-friend dans ta tête pendant des mois. On va avancer doucement maintenant, on verra où ça nous mène.”
Un baiser sur la bouche, et elle s’en va. Pour m’occuper l’esprit, je pars en cuisine, et je commence à préparer une tarte. Quand elle me rejoint, on rigole à deux, mes mains pleines de farine se posent sur sa serviette, profitant du galbe de sa poitrine. Elle me sourit, mais me dit :
– “Non. Pas ce soir. Le médecin t’a ordonné de te reposer, et je te ferai obéir. Plus tard, on verra lesquels de tes fantasmes on peut réaliser. On a tout notre temps !”
Je vais à la salle de bains pour me préparer à dormir pendant qu’elle se change dans sa chambre. Je toque timidement à la porte, elle vient m’ouvrir. Elle a remis son T Shirt avec une souris. Elle me prend par la main et m’entraine vers le lit.
Nous mettons quelques minutes à nous coucher, pelotonnés l’un contre l’autre. J’ai rêvé pendant des mois que j’avais une sex-friend. Que j’avais les meilleures expériences sexuelles possibles. Mais finalement, m’endormir contre elle, mon nez dans ses cheveux, sentir son shampoing, me font me rendre compte que je préfère avoir une petite-amie.