Pour les vacances, Sophie me libère de ma cage. Mais en contrepartie, elle m’envoie chaque soir des MMS coquins d’elle simulant du plaisir, ou simplement en lingerie suggestive. Je n’ai pas le droit de me caresser, et je respecte la consigne.
Le reste du temps, je m’ennuie sur le campus. Je reprends l’habitude d’aller courir au parc tous les matins, et je finis par avoir le même rythme qu’une jeune femme que je croise régulièrement. Au bout de plusieurs jours, papotage, elle m’aborde et on discute un peu en courant.
Je le raconte dans un mail à Sophie. Elle m’appelle au téléphone, et me dit de l’inviter au cinéma. J’ai le droit à un baiser, mais si ça va plus loin, je dois esquiver et ne rien faire. Puis la larguer en prétextant que je veux pas de sexe avant mon mariage.
Je mets deux jours à me jeter à l’eau, mais je réunis mon courage pour l’inviter le dernier dimanche des vacances. Marine semble un peu étonnée, mais elle accepte. On prévoit d’y aller le mercredi suivant.
Je préviens Sophie par SMS, qui ne me répond pas.
Céline rentre le dimanche en milieu d’après-midi. Elle est radieuse comme si elle était libérée de son passé, et ça se voit. On passe une soirée à papoter sur son lit où elle me dit qu’elle a été très cochonne pendant les vacances. Et la liste des choses qu’elle a essayées en si peu de temps me fait ouvrir de grands yeux.
En début de soirée, pendant qu’on prépare nos repas dans la cuisine, un gars lui fait des remarques sur son cul, insistant lourdement sur le fait que Cyril lui a dit qu’elle aime ça. Elle respire un grand coup, puis lui précise que Cyril répand des rumeurs parce qu’il est déçu de ne pas avoir pu y goûter, vu qu’il est nul au lit.
Le soir, j’aperçois Cyril dans le couloir, à la porte de sa chambre. Il lui dit qu’il a compris et qu’il a changé. J’écoute à travers le mur ce qu’il se passe, prêt à intervenir au moindre doute. Elle le fait mettre à genoux, et dit qu’elle pourrait le reprendre sous conditions. Il accepte. Elle lui bande les yeux, et lui annonce qu’elle filme qu’il accepte de sortir avec elle, mais qu’il ne jouira pas avec elle d’ici la fin de l’année scolaire. Il sera un objet, elle l’utilisera, se fera jouir devant lui, mais ne devra pas bouger sans son ordre. Une fois qu’il accepte, elle lui dit qu’elle a d’autres projets pour la soirée, et qu’il peut rentrer chez lui.
Et elle vient tout me raconter, sans savoir que j’avais l’oreille collée au mur. Elle anticipe déjà le fait qu’il craquera et qu’elle diffusera alors la vidéo à tous ses amis.
Le mercredi matin, Sophie me regarde de travers à la fac. Le midi, je découvre qu’elle a envoyé un mail à toutes les filles, me libérant de mon statut de soumis, à partir d’aujourd’hui, jour de la Saint-Valentin.
Elle n’est pas en cours l’après-midi. Je m’inquiète, je crois l’avoir perdu pour avoir oublié cette fête.
Le soir, je vais au cinéma avec Marine. Timidement, elle pose sa tête sur mon épaule, on se tient la main pendant les bandes annonces, et finalement, on échange notre premier baiser au début du générique.
Quand on sort, je rallume mon téléphone, et il sonne pour des messages reçus pendant la séance. Marine, espiègle, se moque de mes potes qui me demandent si j’ai conclu.
Je regarde brièvement,
– “Non, une amie me demande de passer chercher des affaires pour elle et les amener, elle est à l’hôpital »
– “Ah merde, vas y. Tu me tiens au courant !”
– « Mais et la soirée? »
– « C’était déjà très bien comme premier rencard. On s’appelle demain. »
Après un rapide bisou sur ma bouche, elle fait demi tour et part vers le tram le plus proche. Je la regarde un instant, rêveur, avant de revenir à la réalité.