Depuis quelques jours, le temps est au beau soleil. Le printemps est là. Depuis des années que je travaille ici, je n’avais jamais remarqué que cela provoquait autant de changements. Ce matin, dans l’ascenseur, les femmes semblent plus décontractées. Leurs tenues en montrent un peu plus que d’habitude.
Cela reste parfaitement professionnel, mais apercevoir le début d’une paire de cuisses sous un tailleur n’était pas monnaie courante auparavant. Je vois de plus en plus de femmes dans l’ascenseur en tenue de sport pour aller courir ou à la salle du quartier le midi. J’essaie de ne pas regarder trop fixement, mais j’avoue que les tenues moulantes sont un régal pour les yeux.
Plus j’y pense, plus je crois que c’est l’arrivée d’une nouvelle qui a été le déclencheur de cette évolution. Une jolie rousse que j’ai croisé à plusieurs reprises. Elle était décontractée dès les premières fois, n’hésitant pas à montrer ses formes généreuses. Et la première que j’ai vu aller faire du sport. Je ne l’ai pas vu depuis plusieurs jours. Je me demande si elle travaille encore ici : il y a tellement de va et vient dans les effectifs. Je ne pourrais même pas me renseigner : je ne connais pas son nom, ni son service.
J’espère que les abrutis des étages du haut ne l’ont pas fait fuir en prenant une photo, ou en ayant un geste déplacé. L’ascenseur se vide peu à peu. Une odeur de lavande persiste dans l’ascenseur, entêtante et légère à la fois. Il ne reste plus que moi est une inconnue. Je la regarde discrètement. Elle est blonde, avec une coupe au carré. Son tailleur est assez court. Ses talons hauts mettent en valeur ses jambes bien galbées.
Son chemisier blanc est bien rempli. Il ne va pas craquer, mais elle l’a bien choisi. A force de jeter des coups d’œil, je me rends compte qu’on aperçoit son soutien gorge rouge à travers le tissu.
Dans le même temps, j’aperçois ses yeux verts, me fixant à travers ses lunettes. Son regard se veut sévère : on dirait presque une maîtresse d’école sur le point de me punir. Mais son sourire fait toute la différence : ses lèvres sont mutines, comme si elle était contente de plaire. Elle se recoiffe une mèche rebelle sans me quitter des yeux.
Les portes s’ouvrent, c’est mon étage. En sortant, je regarde les boutons, et je me rends compte qu’elle monte presqu’en haut de la tour. Il n’y a pourtant aucune femme travaillant à ses étages, il n’y a que des hommes ivres de pouvoir.
Je me retourne et la regarde. Elle ne m’a pas quitté des yeux. Elle regarde les boutons à son tour, me regarde, et me lance un clin d’œil à damner un saint. Je réalise alors qui elle est.
Gruhh !!!! Qui est elle!!!!
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C’était pas assez clair alors. J’hésitais sur le formulation de la dernière phrase, tu viens de me démontrer que j’avais tort quand j’ai décidé.
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